La tutelle de Rome
51. Les actualités à Rome des années trente 52. Les impôts des juifs :
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51. Les actualités à ROME des années TRENTE
1. De l'an 26 à l'an 31
Cette période correspond en gros à celle où Jésus exerça sa vie publique en Palestine, puisque la date la plus probable de sa mort est celle à la Pâque de l'année TRENTE.
Tibère qui succéda à Auguste en + 14 de notre ère, n'avait pas ses qualités, ni son prestige. Il devint empereur des romains à l'âge de 56 ans. Son caractère brutal et sa moralité dépravée ne l'ont pas fait aimer de ses sujets
An 26 - Séjan le favori de l'empereur empoisonne Drusus le fils de Tibère, grâce à la complicité de l'impératrice Livilla, dont Séjan a également fait sa maîtresse.
An 29 - Tibère fait condamner Séjan par le Sénat à être jeté dans le Tibre Tous les amis de Séjan seront poursuivis et persécutés, avant d'être assassinés. Le fils de Séjan sera tué et ses enfants suppliciés de manière atroce, leur mère Apicata se suicidera en apprenant que le bourreau a violé sa fille avant de la tuer. Livilla sera elle aussi exécutée.
An 30 - Le nouveau Préfet MACRO dirige les enquêtes de ceux qui " sont soupçonnés " d'avoir voulu tuer Tibère. Les deux fils du grand général romain Germanicus (à qui Rome doit tant de victoires et qui fut aussi le frère de Tibère) Nero et Drusus disparaissent dans des circonstances odieuses.
A la vue du bourreau Néro se suicide en l'an 31 dans l'île de Pontia et Drusus se laisse mourir de faim. Leur mère Agrippine exilée à Pandétaria se laisse elle aussi mourir de faim et on raconte qu'un centurion lui aurait arraché un oeil avec un fouet parce qu'elle l'avait injurié !
Le sang coule à grands flots dans les rues de Rome, on torture, on se suicide, on exécute. Et pourtant, des milliers de familles juives vivaient dans la capitale à cette époque, car une famille sur 20 dans le pays était juive pratiquante au titre de la diaspora et ne se cachait pas pour pratiquer librement sa religion.
C'est sous la période de César-Auguste (le divin) que les juifs avaient obtenu le droit de prier dans leur synagogue, malgré que dans tout l'empire le culte de l'empereur était obligatoire
Dans ce climat on comprend pourquoi Ponce Pilate procurateur et juge suprême de Rome en Judée et Samarie, va soudain prendre peur et céder au chantage des dirigeants juifs en abandonnant un homme dont il est persuadé de l'innocence, puisqu'il se lavera les mains en public pour bien montrer qu'il n'a rien à voir dans cette condamnation à mort.
Car en aucun cas il ne veut courir le risque d'être " dénoncé " comme étant un ennemi-comploteur contre l'empereur de Rome. Jean 19 v 12 Mais lorsque les juifs lui dirent :
- Si tu relâches cet homme, tu n'es pas l'ami de César, car quiconque se déclare roi se déclare contre César... Ce témoignage écrit par Jean est clair et sans équivoque.
2. L'AN 37 à Rome
Depuis une dizaine d'années l'empereur Tibère s'est retiré à Capri où il s'est fait construire douze maisons de plaisance et de débauche dans lesquels il reçoit de nombreux enfants que ses gardes ont carrément enlevé à leurs parents pour satisfaire ses plaisirs pervers.
Dans l'une d'elle, il s'est réservé un boudoir pour ses orgies secrètes. C'est avec un plaisir morbide qu'il regarde comment on jette à la mer des suppliciés qui ont déjà subis de longues heures de tortures raffinées et qu'on va achever dans l'eau bleue du Golfe de Naples.
Tibère meurt : le 16 Mars 37 de notre ère
Le peuple à cette nouvelle éprouve une très grande joie ! Mais il ne sait pas encore que Caligula le pire des empereurs atteint de folie va lui succéder...
Maquette de Rome du 1er
Siècle
De tous temps, les rois et les gouvernements au pouvoir ont perçu des impôts de leurs sujets. En Palestine les impôts directs ont eu leur point culminant lors de la gestion du royaume par HERODE le GRAND qui fit faire sur le dos de ses contribuables de nombreux et très grands travaux publics et en particulier ceux de Césarée et l'agrandissement du grand temple où Jésus a prêché.A l'époque de Jésus il y avait plusieurs types d'impôts :
1. Les impôts directs courants
(Impôts en numéraires ou en matières consommables)
- paiement des frais des occupants romains et aussi de leur frais de casernement surtout en hiver où l'armée faisait la trêve.
- les impôts perçus par les autorités des régions : le Gouverneur romain Pilate en Judée et Samarie ou les Tétrarques comme Hérode Antipas en Galilée et Philippe en ITUREE et Trachonitide.
- l'impôt foncier qui visait les propriétaires de maisons et de terrains.
- l'impôt des paysans qui souvent pouvait atteindre 20% de la récolte
- l'impôt personnel "sur la fortune" qui pénalisait lourdement les pharisiens, les saduccéns et les autres membres de la haute société
- Il ne faut donc pas s'étonner du mécontentement du peuple et surtout des pharisiens et des zélotes (les partisans de la résistance contre l' envahisseur romain) C'est donc avec un regard plein de malice, que des chefs religieux juifs accostèrent un jour Jésus pour lui poser une question bien délicate :(Matthieu 22 v 17) et (Marc 12 v 13)
- Maître, nous savons que tu parles et que tu enseignes droitement et que tu ne regardes pas aux apparences en recherchant la vérité (admirez au passage la flatterie trompeuse)
" Dis-nous donc ce qu'il te semble : Est-il permis ou non de payer le tribut à César ? "Le piège était bien conçu avec un tranchant double tranchant : Si Jésus répondait OUI la foule des contribuables et patriotes présents aurait reproché à Jésus sa collaboration avec l'occupant. Si Jésus avait dit NON - les pharisiens et les saducéens auraient traité le Maître d'incitateur à la révolte contre les romaine
Comme il aimait le faire, surtout en cas de question piège, le Maître leur fera donner la réponse de leur bouche sous forme d'une deuxième question :
- hypocrites, pourquoi me tentez-vous ? Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un denier.
- De qui est donc cette effigie ?
- De César,
lui répondirent-ils. Alors il leur dit :
- alors rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Etonnés ils s'en allèrent.
2. Les impôts indirects
Ils étaient comparables à nos droits de douane et à nos taxes locales. On les percevait aux marchés, aux carrefours des grandes routes ou à l'entrée des ponts et des villes .
Ils représentaient en somme un droit de passage perçu par l'Etat. Les receveurs de ces impôts étaient traités par les purs juifs comme des rejetés de la société, des impurs ...
Matthieu qui officiait à l'entrée de Capernaüm était un de ces receveurs pour le trésor public lorsque Jésus l'invita à le suivre. C'est ce même Matthieu qui racontera comment le Maître s'est acquitté un jour de son impôt d'une manière bien étrange :
Capernaüm la ville au bord du lac où habitait Jésus laissa son nom dans l'Histoire pour indiquer qu'on y trouvait tout, souvent entassé avec désordre ( Capharnaüm )
Matthieu 17 v 24 Lorsqu'ils arrivèrent à Capernaüm ceux qui percevaient les deux drachmes de droits d'entrée, dirent à Pierre :
- Pourquoi votre Maître ne paie-t-il pas les deux drachmes ? Ce que Pierre rapporta à Jésus, qui lui répondit :
- à ton avis Simon ? Les rois de la Terre perçoivent-ils leurs impôts de leurs fils ou des étrangers ?
- des étrangers répondit Pierre sans hésiter et Jésus de poursuivre :
- les fils en sont donc exempts. Mais pour ne pas les scandaliser, va à la mer (de Galilée) jette l'hameçon et tire le premier poisson qui viendra. Ouvre lui la bouche et tu y trouveras un statère (monnaie équivalente à 4 drachmes)
- Prends-le et donne-le en paiement pour toi et pour moi.
Matthieu, qui a entendu ces paroles accompagna Pierre avec curiosité et il s'amusa follement lorsque Pierre retira effectivement une belle pièce d'argent dans la gueule du grand poisson qu'il venait de sortir des eaux du grand lac de Génésareth.
Pour rien au monde Matthieu (de son autre nom Lévi) ne voulut rater la remise du curieux paiement à ses " anciens collègues. " Ceux-ci essuyèrent la pièce et la regardèrent soupçonneusement comme si elle était fausse. On dit que cette pièce ne fut jamais donnée au trésor romain mais échangée et gardée précieusement.
Toujours est-il que Pierre ce jour là avait aussi ramené une belle prise à la maison et qu'il y eut du poisson à manger pour tout le monde.
3. Les impôts religieux
A - l'IMPOT DU TEMPLE : c'est un impôt physique dû par tout israélite majeur, donc âgé d'au moins 13 ans. Cet impôt était destiné aux prêtres et aux sacrificateurs pour l'entretien du temple.
B - LES DîMES : Lévit. 27 v 30 Toute dîme de la terre, soit des récoltes, soit du fruit des arbres, appartient à l'Eternel. Si quelqu'un veut racheter une partie de sa dîme il y ajoutera un cinquième (donc 20 % d'intérêts en sus). Toute dîme de gros et menu bétail sera consacrée à l'Eternel
Autrefois réservées aux pauvres, les dîmes étaient perçues par le clergé et pour lui seulement. Les contrôles étaient sévères car la loi de Moïse considérait comme une faute grave tout détournement par un juif de ce dixième des récoltes réservé au Seigneur, donc aux ministres du culte.
C'est cet esprit tatillon que Jésus reprochera aux scribes et pharisiens qui mettaient tant de zèle à payer la dîme mais oubliaient l'essentiel : pratiquer la miséricorde de Dieu et l'amour du prochain.
Matthieu 23 v 23 Malheur à vous scribes et pharisiens hypocrites car vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth, du cumin et vous laissez ce qui est le plus important dans la loi : la justice, la miséricorde et la fidélité...
En tous cas, les enfants appréciaient beaucoup la collecte de la dîme par son côté de réjouissances annuelles. On rassemblait dans une trentaine de centres toutes les provisions destinées au Seigneur. On les montait ensuite sur des chars tirés par des boeufs ou des chevaux et on décorait ces chars de branches d'arbres coupées fraîchement et de fleurs multicolores. Il était d'usage d'offrir pour le temple ses plus beaux fruits, ses plus belles gerbes, ses plus beaux légumes. Tout le monde mettait ses habits de fête et on s'acheminait en cortège vers la ville sainte de Jérusalem en chantant des cantiques et des psaumes religieux. Aux abords du temple les attendait l'élite du clergé en grands habits de cérémonie.
C. - LES SACRIFICES RELIGIEUX.
Exemples : rachat d'un premier-né, accouchement, pertes de sang, souillure et contacts impurs, guérisons constatées ...
C'étaient des OFFRANDES que l'on offrait au Seigneur pour attirer ses grâces. Cette loi était très modulable en fonction des revenus et de la fortune de celui qui offrait. Ainsi les parents de Jésus le rachetèrent modestement au temple : contre deux colombes.
Cette coutume de sacrifier un boeuf, un bouc ou un oiseau existait également depuis l'Antiquité en Egypte, ainsi on a retrouvé près de Saqqarah (non loin du Caire) des cimetières contenant des centaines de milliers d'IBIS qui après avoir été sacrifiés par les prêtres pour être offerts au(x) dieu(x) ont été ensuite embaumés et enterrés dans des cimetières qui leurs étaient spécialement réservés...