Les divinités archaïques égyptiennes |
Durant la période pré-dynastique allant d'environ -4000 à -3300 av. J.C. les animaux étaient même considérés comme des mascottes devant personnaliser chaque nome du Sud et du Nord. Leurs effigies symboliques étaient gravées sur de hautes perches et ces étendards figuraient à la tête des grandes processions royales et rituelles.Comme les enfants trouvent dans les animaux de chair ou en peluche, l'image d'un compagnon toujours soumis et disponible," on peut considérer que la période archaïque égyptienne correspond à l'enfance de notre civilisation. De même les égyptiens n'adoraient pas les animaux mais ils étaient très respectueux de la nature. Ils voyaient en eux un cycle de vie, une fonction de protection, une obéissance à des lois inconnues, un exemple de vivre en groupe, une manière de se défendre au risque de devoir se sacrifier pour protéger les plus faibles et parfois tout le troupeau.
Selon Erik Hornung (Les dieux de l'Egypte, le Un et le multiple),
"... Dans les cultes d'animaux nous retrouvons l'aptitude des dieux à élargir le champ d'existence de manière infinie, pour ne pas être seulement un ibis ou un crocodile, mais toutes sortes d'animaux selon leur volonté et leur choix.La multiplication des images rend le dieu plus accessible et plus visible aux fidèles de sorte que les soucis des humains touchent le dieu plus aisément. Des animaux individuels ne sont pas le dieu, mais ce dernier peut s'investir (se métamorphoser) en eux, afin que l'image et l'esprit du dieu se véhiculent jusqu'à lui, par lui et en lui..."
En qualité d'anciens chasseurs, les égyptiens (contrairement aux hindous) mangeaient beaucoup de viandes qu'ils faisaient cuire dans de grands pots à viande, ce que les hébreux regretteront durant leur long exode vers la future terre d'Israël.
Dès la 3ème dynastie, s'est développée grâce à l'ouverture d'esprit du roi Djeser : l'idée de renaissance " d'une vie après la mort terrestre ", cette nouvelle espérance de vie va se prolonger dans l'esprit de chaque égyptien pour lui donner l'envie de renaître auprès de son roi dans un autre monde situé au coeur des étoiles...
Rê-ATOUM, PTAH, ISIS et OSIRIS vont lentement remplacer de nombreux petits dieux locaux que le peuple honorait depuis l'époque archaïque sans trop comprendre ce qu'ils représentaient exactement :
Dès lors beaucoup de cultes d'incarnations divines sous formes animales furent relégués au second plan, de nouvelles images faisaient leur apparition, l'animal ne gardait plus qu'une place symbolique et une valeur de sacrifice agréable au dieux.
Les fidèles achetaient ainsi aux prêtres un animal qu'ils sacrifiaient au dieu de leur choix, puis les prêtres après avoir immolé l'animal, le faisaient momifier et enterrer dans des cimetières spéciaux où l'on a retrouvé par exemple plusieurs millions d'ibis et plusieurs milliers de taureaux enterrés et parfaitement conservés grâce à leur momification intégrale.
Comme les hébreux enverront chaque année un bouc émissaire au désert, chargé de tous leurs péchés, les égyptiens espéraient éloigner les courroux divins en faisant racheter leurs fautes par des sacrifices d'animaux et ainsi obtenir leur salut.
Depuis Vatican II, beaucoup d'églises ont été rénovées en mettant l'accent sur l'essentiel : la présence de Dieu dans sa maison. Selon le Quid nous totalisons 133 saints Pierre, 79 saints Félix, 77 saintes Marie, 63 saints Thomas, 55 saints Paul, 50 saints Guillaume, 42 saints Joseph, etc ... Nous avons l'embarras du choix !
Au fond qui peut blâmer un dévot d'adresser une prière à tel saint ou à telle sainte puisque la prière est avant tout une transmission de pensées et la recherche d'un contact avec un autre esprit et un autre monde ?
CLASSIFICATION DES DIVINITES ANTIQUES SOUS FORMES ANIMALES
1. Les divinités sous forme de taureaux
Le taureau sacré de Memphis - considéré comme une manifestation du dieu PTAH et également du soleil, habituellement représenté avec le disque solaire entre les cornes, son culte remonte bien avant la période de la première dynastie. Son symbole de la fertilité est étroitement lié au phénomène annuel de l'inondation.
Nom donné par les grecs à l'antique taureau sacré d'HERMONTHIS (Ermant en Haute Egypte) représentant initialement le " Ba-lumineux de la fécondité " lien entre le divin et l'humain.
Par extension les égyptiens de la 3è période intermédiaire firent du taureau sacré l'image du dieu Montou, si bien que Montou qui était dans le delta représenté comme Horus, avec une tête de faucon, la changea à Ermant pour une tête de taureau sur un corps d'homme. Ces taureaux sacrés, véritables statues vivantes de la fécondité étaient à leur mort : embaumés et enterrés au Boukhéon.
Divinité taureau d'ATHRIBIS (chef-lieu de la Xè province (Nome) du delta du Nil, où il fut souvent assimilé à une manifestation du roi défunt Osiris.
Image du taureau divin de Thèbes (Ouasèt)
Taureau sacré d'Héliopolis, il symbolise le dieu-soleil Rê, dont il représente la force et la vie. Sélectionné selon des critères rigoureux (couleur noir avec des épis sur le corps et la queue), la bête sacrée était pratiquement considérée comme un avatar (incarnation terrestre) de la divinité solaire.
Comme plus tard à Thèbes, il avait le privilège de vivre dans une cour du temple entouré de plusieurs génisses. A sa mort il était enseveli dans une nécropole spécialement réservée aux taureaux sacrés que l'on embaumait comme de hauts dignitaires du royaume.
Taureau symbolisant la fonction divine de pharaon.
2. Les déesses-vaches primordiales de l'Antiquité
L'antique divinité du Delta du Nil assimilée à la déesse Mère de l'Orient. Visage féminin avec oreilles et cornes de vaches stylisées, son image était déjà gravée sur une palette du roi Narmer de la première dynastie à Hiéraconpolis. Elle fut plus tard assimilée la déesse Hathor
Divinité primordiale de la Création (associée à Méthyer) puisqu'elle aurait comme elle, flotté sur les eaux primordiales lors de la Création du Monde, puis ayant donné naissance au soleil, elle le protégea en le plaçant à l'abri entre ses cornes.
La divine féminine dont le nom signifie " la demeure d'Horus " car en Elle habite la chaleur solaire. On lui attribue quatre aspects : bénéfiques ou dangereux. Sous son aspect bénéfique elle est la Déesse de l'amour, de la musique et de la joie.
Sous la forme d'une vache, elle accueille les défunts dans l'au-delà pour les engendrer dans l'univers des esprits. Comme le taureau APIS elle porte le soleil entre ses cornes.
La déesse décrite sous la forme d'une vache blanche vénérée à AFITH - ou Aphroditopolis, est non seulement la mère du dieu ANUBIS, l'homme à tête de chien (qui emporte les enveloppes charnelles dans l'autre monde) mais aussi la mère du taureau MNéVIS. Son lait a la réputation de pouvoir de guérir les blessures, même celle du dieu Horus blessé pour outrage à sa mère Isis, il sera guéri d'une seule goutte de son lait !
La vache primordiale qui selon certaines cosmogonies égyptiennes, flottait sur les eaux du Noun lors de la Création du monde. Elle incarne les forces vivifiantes sorties du milieu liquide qui donnent naissance à la vie terrestre. On peut s'interroger sur les sources de ces légendes, puisqu'il n'est même pas absurde de dire que la vie sur terre est essentiellement sortie du milieu aquatique avant de courir sur la terre ?
La grande déesse de Saïs, génitrice du soleil considérée avec MéTHYER comme un des " aspects " de la déesse HéSAT. Parfois représentée comme une femme avec un arc et des flèches, elle porte sur sa tête la couronne rouge de Basse Egypte. A Saïs, elle était considérée comme la démiurge (créatrice du monde).
La déesse primordiale personnalisant le ciel, fille de Shou et Tefnout, elle est souvent (selon le Livre de la Vache du ciel) représentée sous l'aspect d'une vache.
La vache nourricière du 3ème Nome de Basse Egypte, elle fut à l'époque pharaonique associée à Isis et à Hathor pour devenir la compagne du dieu Horus et du taureau Apis.
Déesse vache couchée qui tient entre ses cornes le disque solaire. Son nom qui veut dire " la veuve " la rapproche de la déesse Isis, puisqu'au figuré Isis rassemble les morceaux de son époux pour le ressusciter et Shentaït fait renaître le corps pour lui redonner la vie. Ne s'agit-il que d'une simple coïncidence mais on pourrait croire que malgré la traversée du trou noir, les égyptiens se rappelaient encore des embryons de mythologie de la période où les " dix rois Atlantes " gouvernaient et instruisaient tout le bassin méditerranéen ?
3. Les dieux - béliers égyptiens
Dieu de la ville de Busiris dans le delta oriental. Il s'y présentait comme une créature criocéphale, c'est à dire avec une tête de bélier sur un corps d'homme. Même si on lui conserva son image, son culte fut progressivement remplacé par celui d'Osiris.
Bâ(s) est l'hiéroglyphe du bélier qui signifie l'âme. Sur certains dessins les bâs symbolisaient les âmes d'Osiris et de Rê réunies en une seule entité, sous la forme d'une tête de bélier.
Son nom signifie " l'âme de Mendès ". Ce dieu bélier fut curieusement associé dans la même cité à la déesse Hatméhyt représentée par un poisson ou même un dauphin qui participa à la recherche des morceaux d'Osiris dispersés dans l'eau.
Ancien dieu bélier d'Héracléopolis qui fut primitivement considéré comme un démiurge (dieu Créateur). Sous l'apparence d'un homme vêtu d'une tunique égyptienne il porte sur sa tête de bélier la couronne Atef sertie de plumes d'autruche et ornée de deux disques solaires, posées sur deux cornes de bélier. Cette image représente probablement un ancien roi de la Haute-Egypte particulièrement honoré sous la IXè et la Xè dynastie lors de la première période intermédiaire. A noter qu'on attribue à Osiris la même forme de couronne.
Le dieu bélier couché de Létopolis. (également représenté sous l'aspect d'un taureau, d'un lion ou d'une momie symbolisant le soleil nocturne et le voyage des âmes). Il fut ultérieurement assimilé au dieu faucon - Horus le Grand (dit Hahoéris)
Dieu bélier et Seigneur d'Eléphantine en Haute Egypte. C'est également un ancien dieu-créateur local qui façonnait un couple de petites poupées en terre sur un tour de potier avant de leur insuffler la vie ! On le représentait avec un corps d'homme et une tête de bélier dotée de cornes horizontales...
Son culte se propagea dans toute l'Egypte, mais particulièrement à Esna et à Antinoé où il fut associé à la déesse grenouille Héquèt qui engendre et protège les nouveau-nés sortis du milieu aquatique primitif. A partir de la cinquième dynastie, le clergé d'Héliopolis l'associa au dieu-soleil sous le nom de KNOUHM-Rê, mais Amon le supplanta dès l'amorce du Nouvel Empire.
4. Les divinités sous forme de LIONS
Dieu guerrier de Basse Epoque divinisé pour son courage, représenté par un homme à tête de lion originaire de Nubie.
Le lion à tête d'homme (androcéphale) qui personnifie les profondeurs de la terre où ont lieu les transformations du soleil entre le coucher et son renouveau à l'aube, tandis que Geb représente plutôt le sol en contact avec l'air.
Au sens primitif ce nom désignait la force physique, naturelle et sauvage que les pharaons pré-dynastiques se flattaient de pouvoir dominer, tuer ou capturer. Plus tard, ce nom désigna simplement : tous les lions divinisés.
Dieu lion vénéré à Philae et en Basse Nubie. Il était également représenté sous le double aspect d'un lion adulte et d'un jeune homme adulte symbolisant la plénitude et le renouvellement perpétuel de la vie, ses épouses étaient la déesse cobra Ouadjyt ou une forme de la déesse Satis.
5. Les déesses LIONNES égyptiennes
La déesse guerrière du 12è Nome de Haute Egypte, représentée sous la forme d'une lionne dangereuse. Elle fut peu à peu remplacée par le dieu faucon Nemty, lui-même assimilé au dieu Horus.
Déesse lionne de THIS et compagne d'Onouris. Son nom signifie " celle qui est complète ( en beauté et en ardeurs ) ". Gardienne des frontières, elle veille sur la capitale de la première dynastie. On lui prête également le nom de MENTIT.
Déesse lionne d'ESNA dans le 3è Nome de Haute Egypte. Elle est la compagne de Khnoum et la mère du dieu Héka (l'entité lumineuse qui personnifie la magie). Sous sa figure débonnaire elle est assimilée à la déesse locale Nebètou, la dame des Oasis.
Déesse lionne considérée comme l'une des filles de Rê et faisant partie du cercle des déesses dangereuses. Elle était honorée dans une grotte au-dessus de Tell el-Amarna à Spéos Atrimédos.
A l'origine, le nom de la déesse lionne n'était qu'un qualificatif des images sacrées, toutefois la déesse fut longtemps considérée sous son aspect dangereux : lionne à Akhmîm (9è nome) et dangereux cobra (uraeus) dans l' île de Philae. Associée au IIè S. au dieu MIN de la fertilité, elle deviendra la mère du jeune dieu Kolanthès. Répit prit alors la forme de la mère Apérètisèt représentée avec la coiffure d'Hathor.
La grande déesse de Memphis, compagne du dieu PTAH, l'homme gainé dans un collant. Leur fils est le jeune lion Néfertoum. Sekhmèt qui signifie " la puissante " incarne les dangereux rayons du soleil à son zénith.
Elle peut à la fois répandre la mort et la maladie ou se montrer sous de bons aspects en guérissant les malades qui l'invoquent en : " récitant des litanies " à la période du Nouvel-An pour écarter les dangers et maladies causés par l'inondation.
Déesse, fille de Rê, épouse et soeur du lion SHOU, elle incarne la lumière et le soleil brûlant. Sous la forme d'une lionne dangereuse, elle quitta son père Rê pour incarner le mythe de la Lointaine qui part vivre dans le désert de Nubie. Son retour lié au mythe ancestral de l'inondation, coïncide avec le nouvel An (vers la mi-juillet).
Les dieux égyptiens peuvent donc revêtir toutes sortes de formes et même s'accoupler entre eux sous des formes qui sont absolument différentes et engendrer à nouveau une nouvelle forme.
6 - a/ les dieux FAUCONS pré-dynastiques
De nombreuses nations ont adopté l'emblème de l'aigle royal, les égyptiens eux adoptèrent dès la plus haute antiquité l'emblème du faucon. Nous étudierons les deux FAUCONS " Horus " dont le second est devenu le fils d'Osiris et d'Isis : symbole de la puissance royale .
Le dieu faucon guerrier représenté dans une barque, il règne sur la province du 12ème nome de Hte Egypte. Surnommé " le griffu, " les adeptes de son ancien culte lui attribueront un frère jumeau le dieu-faucon Nemty (dont le nom signifie : celui qui voyage) et qui par contraste avec le premier est habituellement représenté perché sur un pavois.
C'est probablement une des plus anciennes figures de faucon de l'antiquité qui nous vient des oasis proches du désert Libyen. Présenté sous l'aspect d'un homme à tête de faucon, il fut plus tard associé à SETH d'Ombos (celui qui tua son frère Osiris.)
Le dieu faucon avait à Létopolis pris la place du dieu bélier Kerty (symbole du soleil couché), le clergé d'Héliopolis l'assimila au dieu HAROëRIS ou Horus l'Ancien.
Le dieu représenté sous la forme d'un homme à tête de faucon, coiffé de deux plumes et d'un disque solaire orné de deux uraeus (cobras) . On lui érigea à ERMANT (dans les années - 2050) quatre sanctuaires pour qu'il assure la protection du peuple.
La déesse, soeur d'Isis, d'Osiris et de Seth ( également l'épouse de Seth ! ) Elle était vénérée à Komir en Haute Egypte sous la forme d'un milan (faucon royal à queue fourchue.)
Le dieu faucon de Mo'Allah, très ancienne divinité déjà citée dans les premiers textes des pyramides. C'est un dieu mythologique guerrier qui combat les forces du chaos primordial.
(devenue Bouto) en Basse Egypte est une très vieille cité où l'on célébrait le faucon Horus : Horus-Amsèt et Horus-Hâpy associé à la déesse cobra OUADJYT. La plupart de ces personnages figuraient dans les processions religieuses avec des têtes de chien pour acclamer la divinité royale.
Vénéré de Damanhour à Héliopolis, puis dans toute la Vallée du Nil où il fut considéré comme un aspect du soleil et le 5è enfant des démiurges : Geb et Nout. Personnalité très ancienne qui a en quelque sorte inspiré l'image du jeune dieu Horus, le fils d'Isis et d'Osiris . Ce grand oiseau d'Egypte longtemps considéré comme le seigneur du ciel sera même associé dès les premières dynasties à l'image du SOLEIL resplendissant à son zénith.
Gardien de la 20è province du delta, il se manifeste sous la forme d'un faucon guerrier avec deux plumes sur la tête. Associé à Khensit, la fille de Rê et à SHESEMTèT la compagne de Rê qui apparaissent toutes deux sous la forme d' Uraeus.
L'antique divinité dont le culte s'étendit à la région de Memphis, il se présente sous la forme d'un faucon momifié. Avec sa barque nommée Hénou, il conduisait les âmes dans l'au-delà. Il sera remplacé par le dieu PTAH.
6 - b/ Les aspects-faucons d'HORUS en tant que fils d'Isis
Assis sur les genoux de sa mère, il tête au sein maternel (image tirée des textes des pyramides). Devenu adolescent il fut piqué par un scorpion, mais Isis le guérira.
Divinité d'Héliopolis représentant le soleil au zénith sous la forme d'un homme avec une tête de faucon surmonté du disque solaire et de deux uraeus. Image du dieu Horus au summum de sa puissance, il fut adoré avec Atoum-Rê dès la 5è dynastie.
Né de la mythologie Osirienne. Sa mère la reine Isis avait ressuscité son époux. C'est ce jeune enfant qui préfigure le même personnage désigné sous le nom d'Harpocrate dont le culte ne se développera qu'à partir du Nouvel Empire.
Se traduit par l'Horus qui prend soin de son père (Osiris). Associé à la résurrection de son père, il est l'image des perpétuels et grands principes vitaux légués par son père.
L'homme à tête de faucon associé à la déesse Selqit qui veille sur les intestins des morts, il est avec Amsèt, Douamoutef et Hapy, une des quatre faces de l'HORUS chargé de veiller sur le foie, l'estomac, les poumons et les intestins extraits des corps ayant subi le processus de la momification.
7. Divinités ayant l'aspect de
Vautour
La cité d'Elkab (ou Nékheb) honorait la déesse NEKHBèT représentée par un vautour blanc perché sur trois lis ou trois fleurs de lotus stylisées. Elle tient dans ses griffes les insignes de la royauté qui rappellent la période archaïque ou le sud était un royaume indépendant en lutte avec le royaume du Nord.
Dans l'antiquité égyptienne Nekhbèt était invoquée sous le nom de la déesse "SHETAT". Localement elle était même considérée comme une déesse démiurge qui aurait créé le monde en prononçant sept paroles et en lançant sept flèches.
Rappelons qu'Isis prendra également l'aspect d'un vautour pour survoler le corps sans vie d'Osiris et se faire spirituellement féconder.
8. Divinités canidés dans la mythologie égyptienne
Les Textes des Pyramides en font le quatrième fils de Rê et le père de la déesse de la " fraîcheur KEBEHOUT ". Missionné par Rê, il devra aider Isis à regrouper les morceaux dispersés du corps d'Osiris dont il exécutera l'embaumement. A son image, le Chef des prêtres revêtira le masque d'Anubis pour procéder aux rituels de momifications ou d'enterrements des défunts.
Anubis est une forme hellénisée de l'égyptien : Inpou (le jeune chien) ou Anpou. Ses épithètes sont " celui qui est sur la montagne et veille sur la demeure des morts ". Il sera longtemps honoré dans son temple de Cynopolis en Moyenne-Egypte.
Un chien rouge (parfois un singe) assimilé à Seth (le méchant frère d'Osiris) pour son agressivité et son appétit sexuel.
Chien noir primitivement adoré à ABYDOS, dont le nom signifie " Celui qui est à la tête de l'Occident " (l'Occident étant comparable à l'Ouest, la face où le soleil disparaît), était l'endroit où l'on enterrait les morts et les animaux. Le Maître de la région d'Abydos sera progressivement remplacé dans cette ville par OSIRIS qui deviendra le premier lieu de pèlerinage égyptien où tout croyant devait se rendre au moins une fois dans sa vie !
Divinité d'ASSIOUT se présentant également sous la forme d'un chien noir avec parfois un ou deux uraeus entre ses pattes. Son nom signifie "celui qui ouvre les chemins" (ou les cortèges de processions). Comme les deux autres canidés sa personnalité s'estompa au profit d'Osiris à partir de l'Ancien Empire en ne gardant plus qu'un rôle représentatif local.
9. Les divinités antiques sous formes de SERPENTS.
Les serpents étaient considérés par les égyptiens comme des animaux bienfaisants ou malfaisants, toutefois dans le groupe des serpents malfaisants on y trouvait curieusement des divinités (essentiellement féminines) à deux visages pouvant exprimer le bien ou le mal.
Dans la catégorie des serpents bienfaisants, les égyptiens avaient adopté certaines sortes de serpents (couleuvres, orvets et autres reptiles inoffensifs) en tant qu'animaux familiers et bienfaisants pour leur maison puisqu'ils les débarrassaient des souris et des rats qui causaient de véritables ravages dans les greniers à grains et transmettaient des maladies contagieuses.
Mais les égyptiens avaient une telle maîtrise des serpents dangereux comme les aspics et les cobras, qu'ils les élevaient avec précautions pour les lâcher la nuit dans les camps ennemis ou pour les introduire au coeur des pyramides afin de protéger les trésors des rois défunts contre ce qu'ils considéraient comme le plus grand crime : la profanation et le pillage des tombes royales.
Dans un autre esprit les égyptiens honoraient l'Uraeus, le symbole de l'autorité royale représenté par un cobra dressé sur sa queue, prêt à mordre. Cette image menaçante inspirait la crainte et le respect rappelait tout simplement que pharaon avait : " un droit de vie ou de mort " sur chacun de ses sujets.
a. Mythologie de serpents anciens dangereux :
Comme dans la Genèse on retrouve le mythe du très rusé, voir diabolique serpent originel qui menace constamment l'équilibre de la création et essaie de pervertir la royauté et de compromettre le salut des âmes humaines en leur inspirant les oeuvres du mal.
L'existence de ce serpent mythique et maléfique remonte très loin dans la période pré-dynastique, son emblème a également été retrouvé ultérieurement sur la tombe du roi d'Ankhitifi de la XI ème dynastie qui a été enterré dans la nécropole de Mo'Allah (3ème nome). C'est approximativement à cette période qu'Abraham serait venu en Egypte.
Comme un monstre mythologique, le dangereux serpent sort la nuit pour renverser de ses anneaux la divine barque solaire qui doit renaître la matin à l'Orient. Et n'y parvenant pas, il déploie ses ruses pour tendre ses pièges sur le chemin des âmes trépassées.
Le serpent du chaos (probablement dérivé d'Apophis) et BUTO une antique déesse cobra ailée vénérée à Pé & Dep dans le delta du Nil qui deviendra Bouto : la capitale de l'ouadjyt.
Elle est la compagne du dieu faucon SOPDOU du 20è Nome. Elle est une ancienne et redoutable déesse qui s'extériorise sous l'aspect de l'Uraeus. Considérée comme une fille de Rê, son nom figure déjà dans les premiers textes des Pyramides.
Etrange assemblée de huit divinités composée de deux couples de grenouilles et deux couples de serpents femelles sorties des eaux du Noun à Hermopolis ou d'une oeuf primordial ! Le premier couple NOUN et NOUNèt représentaient l'infinité liquide, le second KEK et KéKOUT : l'obscurité primordiale, le troisième HEH et HEHèT : l'infini spatial, le quatrième couple TEMENOU et TEMENèT personnifiant le vide fut remplacé par : AMON et AMONèT.
Le clergé de Thèbes ne pouvant accepter cette Cosmogonie, modifia dès les premières dynasties cette version de la Création et l'attribua aux deux formes primitives du dieu invisible AMON : le dieu KéMATEF (Celui qui accomplit le temps) créa la terre avec l'aide de son fils : le serpent IRTO (Celui qui crée la Terre). Tous deux prirent à l'Ogdoade la fonction de dieux-créateurs. Une fois leurs oeuvres accomplies, ils s'endormirent à Djamé et AMON (la divinité Suprême cachée) leur succéda à Memphis puis à Thèbes.
Nom de la déesse cobra patronne de la ville de BOUTO dans le Delta du Nil où elle est associée à l'Horus de Pé. La déesse est représentée sous la forme d'un cobra à tête dressée en l'air tenant contre elle l'OUAS (le sceptre de la main des dieux) et un disque solaire. Il s'agit probablement d'une très ancienne divinité de la fertilité dont l'image a été assimilé à l'uraeus.
Etrange ressemblance dans les lettres et consonances entre OUAS, OUADJYT et l'OUDJA qui exprime " l'oeil d'Horus " arraché par Seth durant son combat avec Horus, qui gagne, retrouve son oeil et redonne sa plénitude aux deux royaumes de l'Egypte réunifiée
b. Mythes de serpents bénéfiques :
Comme la mangouste, il est un adversaire naturel des serpents et protecteur des divinités solaires, par extension, il est censé combattre tous les adversaires de l'ordre cosmique.
Entité contraire d'Apophis. Il représente le serpent bénéfique, véritable ange gardien de la barque solaire contre son rival le diabolique Apophis. Pour mieux protéger les dieux unis d'Osiris et de Rê (en gestation jusqu'à l'aube), Méhen entoure de ses plis le tabernacle central qui contient les deux divinités et les aide à parcourir le chemin vers l'Orient où renaîtra au matin la divinité Solaire.
La patronne de la nécropole de Thèbes qui se manifestait soit sous la forme d'un Uraeus, soit sous la forme hybride : composée d'un corps de serpent de trois anneaux, surmonté d'une tête de femme aux cheveux recouverts d'un voile.
Surnommé celui qui apporte les kas, forces spirituelles invisibles liées aux divinités et à chaque individu. C'est donc un serpent bienfaisant qui est à compter parmi les divinités primordiales. Créateur du soleil, il aurait eu pour parent GEB et la déesse serpent Rénénoutèt qui personnifie le destin. Son rôle est d'apporter aux âmes après la mort les " Kas " déterminants indispensables pour l'obtention d'un jugement favorable.
Divinité cobra veillant avec son fils Népri (dieu des moissons) sur les greniers à grains. Un temple lui était consacré à Médinet el-Fayoum. Elle personnifie le destin et la réussite.
" Celui qui unit " cette devise fut souvent accolée au nom d'Horus, en particulier à HéRACLéOPOLIS et à DENDARA où le fils d'Isis incarne la réunification des deux royaumes. Il est habituellement représenté par un cobra dressé sur sa queue.
10. Les anciennes divinités SCORPIONS :
Ancienne déesse scorpion vénérée dans le 2ème Nome de Haute Egypte contre les morsures animales. Associée à la déesse Selqit, elle perdit peu à peu de son influence au profit de la grande déesse Isis.
La déesse scorpion protectrice des sarcophages et des vases canopes contenant les parties de chairs extraites du corps pour procéder à la momification. Déesse-entité bienveillante, elle allaite le défunt et transmet ses pouvoirs magiques afin de guérir ceux qui ont été piqué par un scorpion. A partir de la 5ème dynastie, elle fut assimilée à la déesse protectrice Isis.
Ancienne déesse scorpion, assimilée à la mère d'Horus l'Ancien.
11. Divinités archaïques : CROCODILES et HIPPOPOTAMES :
L'homme à la tête de crocodile, considéré par les habitants d'El Fayoum comme une divinité primordiale associée au soleil sous le nom de SOBEK-Rê, par sa mère la déesse Neith.
Même si au départ les hippopotames étaient considérés comme de bons animaux qu'on chassait à ses risques et périls, à partir du Nouvel Empire ils étaient devenus gênants par leur prolifération et leurs cris aigus qui empêchaient les gens de dormir la nuit.
A la Basse Epoque le méchant Seth sera assimilé à l'hippopotame.
Son nom signifie " la Grande "; cette entité composite avait des pattes de lions, un dos de crocodile, une forme d'hippopotame est un curieux mélange issu de l'esprit populaire d'un ancien temps... indéfinissable !
Comme nos démons, son aspect composé de trois bêtes, inspirait la crainte, surtout au moment du jugement des âmes où ce monstre attendait aux côtés de Maât et d'Anubis de pouvoir s'emparer des âmes jugées indignes qui lui étaient jetées en pâture. C'est pourquoi on l'a surnommée " la dévorante... "
Malgré toutes ces représentations peu rassurantes le peuple superstitieux considéra longtemps Taourèt et Ipèt comme des mères agressives, favorables et fortes qui veillaient sur les accouchements et la protection des petits enfants.
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