La triste fin de la réforme religieuse d'Akhénaton 

 

 

La révolte d'Akhénaton contre le tout puissant clergé de Thèbes lui a forcément créé des ennemis. Tant que le pharaon vivait, son autorité était indiscutable. Hélas Akhénaton qui ne se déplaçait qu'à l'intérieur de ses stèles, frontières de Tell El-Armana, semblait ignorer le vent de révolte qui se soulevait de Thèbes pour gagner toutes les provinces.

Quelques années après la mort d'Aménophis III, Akhénaton sur l'avis de ses conseillers a fait nommer son demi-frère SMENKH KA-RE comme co-régent. Mais avec le temps, la révolte gronda à Thèbes, si bien que la reine-mère Tiy s'en inquiéta et vint personnellement à Tell El-Armana pour en informer son fils qui semblait ne pas saisir la gravité de la situation. Il envoya donc le co-régent à Thèbes, la grande capitale religieuse pour négocier une tolérance pour la restauration du culte d'Amon et d'Osiris.

Mais SMENKH Ka-Rê décéda subitement et tout doucement une atmosphère de trahison et de poisons commença à flotter dans AKHET-ATON ! Et ce qui devait arriver, arriva ! Un jour le roi ne s'est pas réveillé... et son épouse Néfert-Iti dans la même année le suivit dans l'au-delà !

Le pouvoir fut alors remis à TOUT ANKH-ATON qui avait épousé ANKHES en-Pa-Aton une des filles encore en vie d'Akhénaton. Pour l'assister dans sa charge, il reçut l'aide du vieux général AY nommé grand vizir du royaume. Il était temps, car le pays vivait dans un complet désordre, l'herbe poussait dans les temples et l'armée affaiblie et sans motivation n'essuyait que des défaites pour ne pas dire des déroutes face à l'ennemi !

 

 

Pour restaurer la confiance Tout Anh-Aton changea son nom en TOUT ANKH-AMON et son épouse Ankhes En-Pa-Aton s'appela désormais : ANKHES EN-PA-AMON... Le roi réinstalla dans leur charge les prêtres d'Amon tout en leur restituant leurs domaines et privilèges, ensuite il déclara Thèbes capitale politique du double Royaume.

TOUT ANKH-AMON durant ses dix années de règne espéra vivement un héritier, mais le ciel n'exauça point ses prières, car les deux foetus mort-nés étaient encore des filles ! Comble de malheur la mort l'emporta en même temps que l'armée égyptienne se faisait battre au Liban, ce qui coûta la perte de nombreux prisonniers et d'un riche butin.

Soupçonneuse et révoltée ANKHES EN-PA-AMON préféra demander la main d'un prince étranger plutôt que celle d'un haut fonctionnaire égyptien. Les archives hittites expriment la surprise causée par cette demande au roi Souppiliouliouma qui après réflexion finit par lui envoyer son fils le prince Zennanza. Mais le futur roi n'arriva jamais à Thèbes, car il fut lâchement assassiné près d'Amki au Liban. Fou de rage son père multiplia à nouveau les incursions en pays asiatiques.

En désespoir de cause Ankhes en pa-Amon se résolut à épouser le grand vizir et très âgé général AY ! Son règne dura un peu plus de trois ans et le général HOR-EM-HEB qui avait épousé MOUT-NODJME, fille du défunt AY, pour lui donner une sorte de légitimité, monta sur le trône et remit de l'ordre dans l'armée, la justice et l'administration religieuse du pays.

Par vengeance le clergé exigea que tout ce qui commémore le nom d'Akhénaton soit martelé ou effacé de l'Histoire, travail que les successeurs ramessides mèneront à terme croyant y trouver plus de gloire en effaçant toute cette légende qui durant quelques années, porta en Egypte le culte du Dieu Unique à son apogée.

Pour l'heure Hor-em-heb venait de prendre le pouvoir et il le garda durant 27 années. Et l'on raconte que Soupiliuliuma avait, pour venger la mort de son fils, mis le Liban à sac et fait de la ville d'Amqa une possession hittite. Mal lui en prit, car parmi les esclaves se trouvaient des groupes de pestiférés ! Les Hittites apprirent au moins ce que voulait dire le mot contagion... Son successeur Murli II s'empressa de rendre la ville aux Egyptiens !

La XIIIè dynastie s'éteignit avec Hor-em-heb. Ramsès 1er inaugura les deux dynasties des Ramsès et entama la période dite du Second Empire.

A Ramsès 1er succéda Séthi1er puis vint le règne de l'orgueilleux et exubérant : RAMSES II qui régna  de vers -1300 à -1235, avec lui reprirent les grands travaux comme sous le précédent Aménophis III, il se fit à nouveau construire un grand palais au coeur de la nécropole en face de Thèbes ornées d'immenses statues de LUI en Egypte et à ABOU-SIMBEL en Nubie (à 280 km au sud d'Assouan) endroit où il s'érigea deux temples au bord du Nil.

 

Le  double SPEOS d'ABOU-SIMBEL de RAMSES II

 

Devant la façade du grand temple veillée par 22 cynocéphales accroupis, se trouvent quatre colosses souriants dans un spéos de 33 m. de haut et de 40 m. de large avec des têtes de 4 m. et des mains de 3 m. de long ! Un second petit temple à côté est essentiellement dédié au culte de sa personnalité et à celui de son épouse Néfertari qu'il voulait associer à son triomphe et à sa gloire. Ramsès II n'hésita pas à s'y faire représenter assis au fond du temple directement aux côtés d'Amon, de Ptah et de Rê, comme s'il voulait se montrer leur égal de son vivant.

Menacé par la montée des eaux provoquée par la construction d'un grand barrage en 1963 le temple fut découpé en 1036 blocs numérotés et remontés sur une falaise artificielle bordant le nouveau lac. Ce projet (ainsi que d'autres temples inondés par la montée des eaux du barrage comme celui du temple d'Isis de Philae)  fut financé par différents pays et les travaux furent exécutés sous le contrôle de l'UNESCO.

Après la bataille indécise de Qadesh où Ramsès II se déclara vainqueur sur les Hittites une paix de 40 ans fut conclue. Ramsès II en profita pour agrandir les temples de Karnak et de Louxor dont un des obélisques qu'il fit construire, orne aujourd'hui la place de la Concorde à Paris. Inlassable, il fit élever des temples à Abydos, Tanis, Memphis, Héliopolis et son Ramesseum à Médinet Habu.

 

 

Ramsès III (-1198 à -1168), fils et successeur de Sethnakt défendit l'Egypte contre les invasions des peuples de la Mer et laissa aux Philistins le littoral du pays d'Israël, il est le dernier des grands pharaons qui se construisit un grand temple-palais à Médinet-Habu dans la partie réservée aux nécropoles. Mais tous ces grands travaux ont appauvri le pays et engendré la misère ! Le peuple très mécontent commença à envisager la révolte.

Le clergé d'Amon fit éclater la crise et Hérithor un ancien général devenu grand prêtre usurpa le pouvoir en s'installant à Thèbes vers -1085, il se déclara roi de Haute Egypte. La même année SMENDES prenait le pouvoir sur le Royaume du Nord et ce deuxième pharaon installé à Tanis entamait la XXIème dynastie tanite.

Comme abandonnée par ses dieux, la gloire de l'Egypte commençait à s'effriter, encore quelques siècles et l'occupant allait lui donner lentement le coup de grâce, mais un autre peuple venait de reprendre le flambeau de la religion pour montrer aux nations la présence universelle de l'Eternel, le Dieu-Père de tous les hommes pacifiques et tolérants.

 

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