Carte de l'empire Franc à la mort de Charlemagne




La vassalité : source du partage du pouvoir royal

 

La vassalité était un contrat privé entre deux hommes libres qui engageait deux parties : le patron et son vassal sous serment. Le " patron " devait garantir à son vassal une protection contre tous étrangers et envahisseurs, en contre partie le vassal acceptait sa suzeraineté et recevait un paiement nommé " bénéfice ".

Charlemagne a nommé de très nombreux vassaux qui se réunissaient chaque année des territoires de l'est. Ses fils et ses petits-fils se tournèrent vers les comtes, pour recruter leurs armées. Dans chaque hameau le recruteur recevait une parcelle de terre que le suzerain concédait à son vassal paiement de ses services. Il s'est ainsi créé une pyramide hiérarchique composée de multiples cellules dont la destinée dépendait de celles situées au sommet, elles-mêmes sous la tutelle de leur prince.

Le bénéfice de ces terres était d'abord donné en viager renouvelé en cas de mort du roi par le nouveau souverain, puis ces terres devenaient des propriétés personnelles: "des fiefs héréditaires". De simples comtes eurent ainsi de grands pouvoirs sur leurs sujets :

Dès 847, Baudouin Bras de Fer (gendre du roi) devient comte de Flandres et Robert dit le Fort (1er des Capétiens) reçoit le duché de France (entre Seine et Loire) puis en 864 (pour avoir lutté contre les Germains) les comtés de Nevers et d'Auxerre.

Le pays exsangue se brise en provinces gouvernées par des vassaux qui ont des titres de : Prince, Marquis, Duc, Comte (le marquis a été créé par Charles en 863, pour les Marches).

Les vassaux du roi deviennent les vassaux du prince et les domaines royaux de la région (souvent ceux de l'Eglise) passent dans leurs mains.

Entre 800 et 900 l'influence royale diminue et les Grandes Familles prennent de plus en plus de pouvoirs, notamment les vicomtes de Blois, Tours, Angers, Chartres qui prennent de l'importance.

En Francie Moyenne le duc Boson (frère de l'impératrice Richilde, veuve de Charles le Chauve) fonde avec le comté de Bourgogne, le royaume de Provence. Le Nord se divise en 2 duchés : Haute et Basse Lorraine. La Gascogne au Nord de la Navarre devient indépendante comme la Bretagne.

L'Aquitaine duché national au VIIIème siècle, vice-royauté sous l'empereur Charlemagne se transforme en duché en 879 et passe sous le contrôle de la Maison de Gothie, l'ancienne province romaine dite de Septimanie à cause des sept grandes villes qu'elle conte La Gothie deviendra elle-même au Xème siècle le duché de Narbonne.

Au Nord de la Loire, Charles le simple récompense son frère Robert en lui concédant l'autorité princière entre Seine et Loire : le roi ne commande donc plus qu'au Nord de la Seine et encore naissent le marquisats de Flandres et de Neustrie. N'oublions pas que Charles a également cédé la Normandie à Rollon, puis le Vermandois (St Quentin) au comte Hébert qui participera à la conjuration contre Charles le Simple. Peu à peu l'autorité royale devenait de plus en plus précaire. Et l'étendue du Royaume se morcelait en petits fiefs et Provinces.

 

Les invasions des VIKINGS (ou Normands)

 

Profitant des guerres fratricides que se livrent les trois petits-fils de Charlemagne (Lothaire, Louis II et l'empereur Charles le Chauve) des envahisseurs les VIKINGS arrivent par mer et par vagues imprévisibles du Danemark, d'Allemagne du Nord et de Norvège pour attaquer et piller les côtes normandes du pays Franc. Devant leurs victoires faciles ils s'enhardissent, remontent les fleuves et les rivières pour y semer la panique et disparaissent aussi rapidement qu'ils sont venus.

En 810 : ce sont les Côtes de Frise et d'Angleterre qui sont pillées . L'île de Noirmoutier en 820, Rouen en 841. Pendant qu'en 843 les 3 petits-fils de Charlemagne ratifient le serment de Strasbourg et signent le traité de Verdun, Nantes est pris d'assaut pendant que les chrétiens entendent la messe dans la grande cathédrale. L'évêque Gunhard et ses fidèles seront tous assassinés...

Un raid arrivera même jusqu'à devant Paris en 845. Les français se cotiseront pour verser un lourd tribut de paix aux envahisseurs.

En 843 les moines de l'île de Noirmoutier s'enfuient devant une nouvelle invasion normande ils emportent avec eux les reliques de St Philibert leur patron. Ils s'établiront à Tournus sur Saône, de même les Tourangeaux emporteront avec eux les ossements de St Martin pour les mettre à l'abri en Bourgogne.

En 848 Bordeaux est mis à sac, en 858 Orléans et la vallée de la Seine sont envahis. Charles le Chauve étant tenu en échec devant Oscelle, la panique gagne les aquitains et les bretons qui demandent le secours de Louis II le Germanique. Il viendra mais pour piller la Francie Occidentale au point que Charles le Chauve devra se réfugier en Bourgogne. Le concile de Metz de 859 réconciliera nouveau les deux frères.

En 859 les Normands prennent Amiens, Noyon, Beauvais puis pénètrent en Méditerranée, ils pillent la Camargue, la Vallée du Rhône et l'Italie.

En 869 à Arles en Provence, les Normands emmènent l'archevêque Roland prisonnier. Après avoir encaissé la rançon, ils déposeront sur la plage, le corps sans vie du prélat qu'ils assoiront dans un fauteuil revêtu de ses habits épiscopaux .

En 873 ils sont à Angers, mais ils sont battus par Charles le Chauve qui a construit des ponts fortifiés pour leur barrer le passage et un ouvrage massif au confluent de l'Eure et de la Seine.

En 881 ils avancent vers Cambrai et Amiens mais sont battus par Louis III et Carloman à Saucourt en Vimeuf (près d'Abbeville).

En 882 ils envahissent l'Ile-de-France et Reims. En 911 les Normands signent la paix et s'installent près de l'estuaire de la Seine. Ils se révéleront comme de remarquables architectes.

Un péril s'écartait un autre arrivait: les HONGROIS envahissent l'Allemagne du Sud, la Lorraine, la Lombardie et la Vallée du Rhône. Ils atteignent la Bourgogne et le Berry en 935 et Rome en 937, puis l'Aquitaine en 951. Heureusement l'empereur Othon 1er ou encore nommé (Othon 1er le Grand) remportera la victoire sur eux en 955 en Bavière.