1146 - Cette même
année on raconte en Europe, les malheurs d'Edesse et la cruauté
des sanguinaires islamistes. Bernard de Clairvaux
qui a décidé de passer Noël avec
l'empereur Conrad III dans la
cathédrale de SPIRE (Speyer) lance
des appels pressants à la croisade.
Devant la diète de Spire il fait comprendre à l'empereur allemand
de ne pas laisser tous les honneurs aux français et l'engage à
se joindre à Louis VII pour punir
ceux qui égorgent les chrétiens.
C'est donc une très belle assemblée de princes et de nobles qui ont répondu aux appels de leur rois :
On aurait pu croire que tous ces rutilants et nobles chevaliers étaient venus pour venger l'affront d'Edesse et reprendre la ville martyr, non, après bien des palabres l'armée allemande se mit d'accord pour attaquer Damas. Or Damas était justement la ville gouvernée par Moinud din OUNAR le vieux renard qui avait tant exaspéré le valeureux Zengî ! Déjà tous les puits de la région avaient été comblés de pierres, les fortifications renforcées jusque dans leurs fondements, les fossés nettoyés pour augmenter le sommet des murs ... Les turcs furent d'ailleurs très satisfaits du choix des francs qui punissait le traître OUNAR, ancien collaborateur des francs !
Même si l'on a jamais pu vérifier le nombre exact de croisés
enrôlés dans la seconde
croisade, certains historiens avancèrent le chiffre de
100 000 croisés ! Même si nous en admettons la moitié,
le désastre est encore énorme !... Car le résultat ne
se fit pas attendre. Le 26 Octobre les hommes et les chevaux de Conrad III
complètement épuisés, assoiffés, harcelés
par les musulmans ont déjà perdus
les neuf dixièmes de leurs effectifs. Conrad se replie
sur Jérusalem, tandis que de rares rescapés du désastre
se réfugient vers Nicée sous la protection de l'armée
française.
Quant aux hommes de Louis VII après être arrivés au port
d'Adalia les hommes furent transportés
par petits groupes vers Antioche. Mais
devant le manque de vaisseaux beaucoup d'hommes furent attaqués par
des navires musulmans et les plus pauvres furent exterminés.
Restait l'armée des chevaliers et barons qui aurait pu facilement
prendre Alep, mais le manque de décision de
Louis
VII, les allusions douteuses des barons entre l'oncle et la
nièce finirent par saper le moral de Louis qui devint aigre, jaloux
et agressif vis à vis d'Eléonore. Une nuit, Louis enleva de
force la reine d'Antioche et fit route sur Jérusalem pour rejoindre
Conrad.
BAUDOUIN III se retrouva donc tout à la fois Roi de Jérusalem et Régent d'Antioche et de Tripoli :
Pendant ce temps l'empereur Manuel Comnène étendait ses droits sur Antioche qui pour un siècle seulement, allait encore échapper à la tutelle musulmane.