Exilé à Mossoul le jeune Zenkî s'était fait remarquer par son courage en 1113 dans une guerre contre les croisés au Lac de Tibériade, ce qui lui valut d'être nommé gouverneur de Bassora (Iraq). En 1127 Zenkî s'était couvert de gloire en combattant le calife de Bagdad qui s'était révolté contre ses protecteurs. A la mort du sultan Mahmoud de Perse, (l'ancien allié de Zenkî) le roi de Mossoul veut renouveler sa victoire et empêcher le nouveau prince des croyants de Bagdad de prendre trop d'importance !
Mais le calife qui s'est ressaisit entre temps, vient à sa rencontre pour lui livrer bataille au Nord du Tigre avec plusieurs milliers d'hommes. Zenkî sera battu et ne devra son salut qu'au gouverneur de Tikrit qui l'aide à traverser le grand fleuve pour échapper à ses ennemis. Ce jeune officier kurde s'appelle : AYYOUB, et il a un fils qui s'appelle SALADIN ... Jamais Zenkî n'oubliera le geste de cet homme qui lui a sauvé la vie.
A Bagdad, MASSOUD, le frère de Mahmoud est intronisé sultan de Perse par le calife Al Moustarchid. Ce même Calife vient en 1133 avec son armée pour assiéger Mossoul où Zenkî s'est réfugié. Hélas après 3 mois de vaine attente le calife abandonne et retourne à Bagdad où la plupart de ses émirs l'abandonnent. En juin 1135 le grand calife sera capturé et assassiné par son protégé : le sultan Massoud.
Zenkî rêve de devenir le roi de toute la Syrie lorsque soudain le jeune Ismaël lui propose sur un plateau d'accepter le trône de Damas. En effet Ismaël vit dans l'anxiété permanente depuis qu'AIBA un de ses esclaves a essayé sans succès, de l'assassiner. Avant de mourir l'esclave soumis à la question avait déclaré :
" c'est pour gagner les faveurs de Dieu en débarrassant ton peuple de ton existence malfaisante que j'ai agi ainsi. Tu opprimes les faibles, les pauvres, les artisans et les paysans."
Et le vieil homme de citer les noms de tous ceux qui selon lui désirent voir disparaître Ismaël. Son maître les fera tous arrêter sans vérifier si oui ou non ils sont coupables ! Un véritable climat de terreur envahira Damas, où un climat de haine et de suspicion se développera proportionnellement aux exécutions. Ismaël fera même mourir Sawinj, un de ses frères d'inanition dans sa cellule.
Bientôt Ismaël voit des meurtriers partout et conscient de ne pas pouvoir toujours vivre dans la crainte, il décide de livrer la ville à Zengî et de se retirer dans une de ses forteresses.
Mais six années se sont seulement écoulées depuis le rapt et la séquestration des 500 soldats de Damas et la rancune est encore très vive contre le maître d'Alep et Mossoul. Mis au courant des intentions de son fils, la reine Zomorrod décidera de faire exécuter son enfant Ismaël le 30 janvier 1135 pour éviter le déshonneur.
Zenkî qui a reçu entre-temps le message d'Ismaël accourt vers Damas en ignorant que Zomorrod (l'émeraude) a donné l'ordre de faire abattre son fils Ismaël. Déjà elle a installé Mahmoud, un autre de ses fils sur le trône et confié au général " Moinud din 0UNAR " surnommé le vieux rusé la défense de Damas. Celui-ci n'aura pas de peine à convaincre les défenseurs qu'ils doivent se battre pour éviter que le parjure Zenkî, ne prenne la ville.
Il faut préciser que le vieil
OUNAR, qui vient d'être
déposé de son poste de gouverneur d'Homs pour cause de dot,
s'est justement installé une maison dans Damas pour y écouler
ses vieux jours, or dès qu'on lui a révélé
l'assassinat de Mahmoud il s'est empressé de prendre en mains les
intérêts de la ville. Grâce à lui le siège
de Zengî va durer de l'automne jusqu'au printemps...
C'est justement à cause de ce climat d'insécurité, qu'il
y a deux ans, Ounar avait envoyé
en mission diplomatique son ami Oussama
chez les francs afin d'étudier avec eux
un pacte
d'assistance en cas d'agression
par Zenkî. En contrepartie Ounar s'engageait à verser aux francs
20 000 dinars pour couvrir les frais de campagne et s'engageait en plus à
leur prêter main forte pour s'emparer de la cité fortifiée
de Banias défendue par un vassal de Zenkî.
Tout se passa comme prévu, Damas fut libéré grâce
aux francs ! Ounar rentra dans Banias pour la redonner aux francs et
ceux-ci invitèrent OUNAR en visite officielle
à Jérusalem. Fou de rage, Zenkî nomma
Ayyoub le père de Saladin au poste
de gouverneur de Baalbeck dans l'espoir de jours meilleurs !
Dès lors, le royaume est partagé entre ses deux fils :
- l'aîné : le SAIF el Din GHAZI
reçoit ... Mossoul
- le cadet : NUR al-DIN (Noureddin) hérite
d'Alep
C'est un nouveau
massacre où TOUS les civils d'Edesse
furent exterminés, pillés
ou réduits en esclavage,
pendant que l'égoïste comte Jocelin allait se réfugier
au château de Samosate.
Le syrien Michel estime que les deux sièges
d'Edesse coûtèrent la vie à
30 000 vies humaines et que plus de
seize mille femmes et enfants furent vendus
comme esclaves ! Il s'avérait que Nur al Din était
encore plus fanatique et plus intégriste orthodoxe que son père.