Note de l'auteur :
Il y a eu dans l'Histoire du Monde bien des affaires simples où la raison d'Etat a étouffé la simple vérité afin de servir les intérêts de quelques hauts personnages ! L'affaire Jeanne d'Arc, dont on a dit qu'elle était essentiellement une question de foi religieuse, peut par un examen approfondi nous révéler que son tragique dénouement n'est pas simplement une question de hasard, mais un sacrifice qui a surtout servi les intérêts très différents de trois Raisons d'Etat de l'époque :
- celle de la Bourgogne, celle de la France et même celle de l'Angleterre dont ne l'oublions pas, les rois revendiquaient l'héritage du trône de France par leurs descendants communs...
Comme d'autres historiens l'ont également soulevé, nous allons résumer les analyses de quelques témoignages essentiels qui ont entouré l'AFFAIRE JEANNE d'ARC pour essayer de soulever un petit coin du voile sous lequel se cachent également des rivalités de personnages politiques de premier plan..
Comme la foi chrétienne est un don personnel basé sur les Evangiles et non une tradition archaïque solidement ancrée sur l'autorité de Rome, il convient de retourner aux sources pour laisser à Dieu ce qui fait partie de ses mystères et de sa divine providence.
Laissons donc à Jeanne petite fille très pieuse et très instruite le mystère sur l'existence des voix qu'elle seule a entendu, mais par contre essayons de mettre un peu de lumière sur tous les éléments surprenants qui font qu'elle ait obtenu si facilement toute la considération des gouverneurs locaux et de toute la cour de France qui l'attendait plein de curiosité
Cette thèse pourrait expliquer beaucoup de choses : son abandon par son suzerain (enfin arrivé au pouvoir) l'acharnement des juges qui ne l'ont jamais livré à l'Inquisition mais l'ont gardé au secret de sa prison, son long procès dans cette ville de Rouen où séjournait précisément le jeune roi d'Angleterre et toute sa cour !
Le roi Charles s'installera donc dans une aile du palais Saint-Paul que son épouse s'est fait construire, tandis que la reine s'installera dans une autre aile de son château, qui couvrait à l'époque tout un quartier de Paris. C'est là qu'elle mettra au monde ses enfants de lignée royale.
Pour occuper le roi on lui donnera une petite infirmière qui lui sert à la fois de maîtresse (Odinette de Champdivers) et de soignante qui l'aimera beaucoup et lui donnera même une fille bâtarde. Pendant qu' ISABEAU, reine de France, file une passion dangereuse avec son beau frère le duc d'Orléans devenu son amant.
De cette relation naîtra à l'Hôtel Barbette de Paris, (où la reine possède une garçonnière) le 10 novembre 1407 un fils (?) qui ne vivra que quelques heures, très peu de monde le verront et il sera enterré par quelques familiers dans des conditions mystérieuses, en pleine nuit ! Etrange attitude pour un enfant : dont le père est le frère du roi et la mère est la reine de France !
La reine souffrira quelques jours de la séparation de son enfant puis réconfortée par les fréquentes visites de son amant, se remettra (le treizième jour de son accouchement) à festoyer joyeusement avec son amant. Au petit matin lorsque le duc voudra rentrer chez lui, il sera sauvagement assassiné par les soldats du nouveau Duc de Bourgogne : Jean sans Peur. Ce sera le déclenchement de la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons.
Même si différentes thèses d'historiens se sont échafaudées sur les amours dispersés du jeune duc d'Orléans, il n'empêche qu'un enfant a bien été adopté dans la même période par une seconde maîtresse de ce même duc, Madame Mariette d'Enghien, épouse d'Aubert Le Flamenc, sire de Cany, Chambellan de Louis d'0rléans demeurant dans la propriété appartenant au couple royal.
Toujours est il qu'en dépit du bon sens, Mariette crie bien haut qu'elle a reçu un enfant bâtard du Duc d'Orléans. Or son mari ne la blâme pas et ne la châtie pour son adultère !
C'est une autre Jeanne d'Arc veuve de Nicolas d'Arc et belle-soeur de Jacques d'Arc venue de Paris qui aurait amené le bébé Jeanne à Domrémy la nuit de l'Epiphanie de l'an 1408. Elle était accompagnée de sergents en armes de la Maison d'Orléans, d'une nourrice et de chauds habits pour un voyage qui a duré huit jours au milieu d'un hiver qualifié d'extrêmement froid.
Jeanne dira plus tard qu'on l'appela Jeannette pour la distinguer de sa marraine Jeanne d'Arc, veuve de Nicolas d'Arc.
On ne définira jamais avec exactitude l'âge de Jeanne, mais elle indiqua à Chinon que son âge correspondait à trois fois sept, soit un âge de 21 ans, ce qui situe sa naissance en 1407/1408.
Que signifient ces mots écrits sur un almanach du XVè siècle : Une femme perdra la France (Isabeau) une femme la sauvera (Jeanne ?) "L'une de l'autre sortira ..."
En supposant que Jeanne soit effectivement la fille d'Isabeau de Bavière et de Louis d'Orléans, elle devient la cousine du régent de FRANCE anglais : Henri VI nommé Jean duc de Bedford, né Plantagenêt et Jeanne serait alors la tante d'Henri VI né en 1421 (le futur roi d'Angleterre)
Anne de Bourgogne devenue duchesse de Bedford par alliance est alors cousine de Jeanne, ce qui expliquerait sa visite à Rouen durant son emprisonnement et la belle robe cadeau qu'elle avait fait confectionner sur mesure par son tailleur. Robe que Jeanne refusa d'accepter en giflant la duchesse.
En poursuivant ce raisonnement, si Jeanne est la fille du duc d'Orléans, elle devient la demi-soeur du Dauphin Charles VII, elle est donc également la belle-soeur de René d'Anjou !
Dans tous les cas il ne faut pas s'étonner d'apprendre 1/. que Pierre Cauchon de Sommièvre, évêque-comte de Beauvais, fils de Rémy Cauchon (juriste anobli par Charles VI en 1393) a été le chapelain du duc de Bedford. 2/. qu'il se trouvait à Troyes aux côtés de la grosse Isabeau de Bavière, reine de France, pour mettre au point le fameux Traité de Troyes de 1420 qui allait livrer la France au roi d'Angleterre, contre les intérêts de son fils le dauphin Charles (VII) dont elle a été jusqu'à renier la maternité ! On comprend alors pourquoi les anglais l'ont choisi pour juger la pauvre Jeanne,
Tout cela explique également le refus de cet évêque à livrer Jeanne à l'Inquisition de Paris qui aurait beaucoup plus rapidement condamné Jeanne au bûcher, mais cela aurait aussi risqué de dévoiler les vraies origines de Jeanne. La lenteur de ce procès suppose que de fortes influences et des échanges de lettres ont dût en ralentir la marche, notamment celles de sa vraie mère ( présumée Isabeau ) qui vivra jusqu'au 28 septembre 1435.
Le départ de Jeanne de
Domrémy
Revenons à Domrémy dont la population à l'époque est estimée à trente quatre foyers qui vivent modestement des travaux d'élevage et de culture des champs. Passons l'épisode des voix qui motivent la jeune fille à sortir de Lorraine pour aller sauver la France dans un état que même le ciel aurait défini de pitoyable !
Imaginons à titre d'exemple qu'une gardienne de brebis du Cantal se mette subitement en tête d'obtenir une audience à l'Elysée ou à Matignon, afin d'y apporter un quelconque conseil militaire, il serait vraiment curieux de voir (si par impossible ce rendez-vous était obtenu) si tout le gouvernement viendrait assister à cette réception et écouterait les conseils d'une fille paysanne ?
Soulignons qu'avant le départ de Jeanne à Vaucouleurs, Domrémy a déjà eu la visite officielle de Jean Collet de Vienne, chevaucheur-inspecteur royal, assisté de son second l'archer écossais Richard. Il fallait vraiment beaucoup plus que des présomptions de voix pour inciter le Dauphin à ouvrir une enquête et faire déplacer deux enquêteurs de la couronne durant : deux fois dix jours de route (trajet à cheval aller-retour, sans grande pause)
Dès 1428, elle essaye de convaincre Robert de Baudricourt, capitaine royal à Vaucouleurs de lui accorder une escorte sûre, pour traverser des terres ennemies et l'amener à CHINON, jusqu'auprès du Dauphin Charles VII et futur roi. Mais en homme avisé Robert mènera une sérieuse enquête avant de donner son accord.
Robert de Baudricourt averti donc Charles duc de Lorraine, (son vieil ami) qui convoquera JEANNE à Nancy pour un entretien où assisteront également René d'Anjou Duc de Bar, ainsi que Jean de Dieulouard l'écuyer du duc Charles de Lorraine. Au cours de cet entretien Jeanne serait même allée jusqu'à reprocher à Charles, duc de Lorraine de vivre avec sa maîtresse la belle ANIZON du MAY, de surcroît fille naturelle d'un prêtre (!) et de lui conseiller que son état de santé s'améliorera s'il répudie Anizon !
Etrange également de constater le mutisme du curé et de l'évêque de Domrémy, alors que cette affaire de voix célestes les intéresse en premier lieu ! ...
Etonnant également l'aplomb de la jeune bergère qui se permet
de s'annoncer familièrement aux gardes du capitaine royal :
- il faut que je parle à Robert ... et lorsqu'elle lui adresse la
parole elle emploie le terme de " gentil Robert
" Est-ce là le langage habituel d'une vilaine s'adressant
à son gouverneur ?
On peut conclure que les renseignements demandés par Robert de Baudricourt à son ami René d'Anjou au sujet d'une jeune fille qui prétend que... ont été authentifiés et reconnus véritables.
Très gênante aussi cette mention de la Société
d'Archéologie et du Musée Historique de Lorraine qui a écrit
dans ses annales :
- En janvier 1429, sur la place du Chastel de Nancy, Jeanne d'Arc, montée
sur un cheval, courut une lance devant la noblesse et le peuple de Lorraine
et s'y comporta avec un tel courage que le duc lui fit cadeau d'un destrier
noir (op. cit.)
Or tout le monde sait que les tournois et jeux d'armes étaient
réservés aux chevaliers et à
la noblesse équipés d'une armure et se battant pour
l'honneur d'un blason. Jeanne aurait alors bénéficié
d'une faveur exceptionnelle. De plus quel chevalier aurait accepté
de se battre contre une fille et en plus une paysanne ?
Le voyage pour CHINON
Départ émouvant de Chinon où
Dame de Baudricourt dans l'émotion
du départ confie sa protégée aux sept hommes de confiance
chargés de la protéger. On y trouve :
- Jean de Novelonpont chevalier - officier de
Baudricourt
- Bertrand de Poulengy, également officier
de Baudricourt
- Jean Dieulouard, écuyer du duc de Bar,
René d'Anjou
- Julien écuyer de Jean Dieulouard
- Pierre d'Arc, pseudo-frère de Jeanne
- Collet de Vienne - Chevaucheur du Roi de France
- Richard - Archer écossais et écuyer
du sire Collet de Vienne
Arrivé à Chinon, l'escorte n'ira pas loger dans une auberge, mais sera hébergée par Gobert Thiébaut, écuyer royal pendant que trois officiers iront faire leur rapport au roi qui les récompensera d'une bourse de cent livres.
Quant à Jeanne à qui on a réservé une chambre chez la veuve de Cougny, elle sera reçue le soir même par la reine Yolande d'Anjou belle-mère du duc d'Anjou, puis par Marie d'Anjou, fille de la reine Yolande, épouse de Charles VII et par conséquent la future reine de France.
De retour au château, Jeanne sera cherchée par le grand Maître de l'Hôtel du roi pour être introduite dans la grande salle d'apparat. On ouvre la porte à deux battants, et Louis II de Bourbon, comte de Vendôme, descendant direct de Saint Louis, s'efface et dit simplement : " entrez Jeanne "...
Mais le roi a envie de s'amuser et on ne sait pas s'il a soudainement envie de vérifier la légende qui entoure Jeanne, Charles demande au comte de Clermont de se revêtir des habits royaux ! Puis habillé en courtisan il va se mêler au milieu de ses 300 courtisans, en attendant de voir la suite.
C'est mal connaître Jeanne qui non seulement va refuser l'hommage à celui qui se prétend être le Dauphin, mais va le sortir de la foule, pour s'incliner devant lui. Charles en restera stupéfait !
Puis c'est un long entretien privé entre le roi et Jeanne, où seuls quelques personnages de haut rang assistent sans rien dire, et durant lequel Jeanne aurait confié au roi un secret (?) puis le roi fera venir le premier chambellan de la Couronne, (gouverneur de Chinon,) qui s'approcha du roi et lui tendit sa révérence, le roi lui donna l'ordre de loger Jeanne au premier étage du célèbre donjon de Coudray, situé dans le château royal.
Jeanne recevra également le 6 mars 1429
un brillant équipage :
- Anne de BELLIER, dont l'époux est conseiller de Charles duc
d'Orléans, lieutenant-général de Chinon. Elle sera
sa dame d'honneur.
- Jean d'AULON, ex-capitaine des gardes du roi Charles
VI, il sera son écuyer.
- Frère PASQUEREL, moine franciscain, il sera
son chapelain.
- Louis de COUTES, fils du chambellan de Charles
d'Orléans (ancien gouverneur des comtés de Blois
et Dunois ) il sera son page.
- suivent un maître d'Hôtel, une garde écossaise de
douze cadets, trois secrétaires, deux
hérauts d'armes portant les écussons "Fleur de Lys
et coeur de Lys" et un trésorier
Mathelin Raoul chargé de faire ses dépenses.
Sur ce arrive également Robert de Baudricourt, qui recevra dès sa venue une écurie composée de six palefrois et de six destriers. Ce n'est pas tout Jeanne reçut une bannière dont l'image est presque semblable à la bannière royale. Seule cette bannière sera admise à figurer dans le choeur de la cathédrale de Reims lors du sacre royal.
Enfin Jeanne reçut "les éperons d'or" privilège des chevaliers ayant obtenu l'adoubage traditionnel, ainsi qu'une armure payée par le Trésor royal. Puis elle réclame l'épée de Bertrand Duguesclin que son présumé père Louis d'Orléans avait acheté. Le plus surprenant c'est que son voeu fut exaucé !
Surprenant aussi sa garde-robe aux couleurs de la Maison d'Orléans payée depuis Londres par le duc Charles, le poète et surtout un privilège exceptionnel qui n'était rarement accordé à une femme : le "droit de grâce". Elle l'utilisera au moins une fois en faveur d'Arthur comte de Richemont, connétable de France en 1425, déchut de cette charge et de la faveur du roi en 1427 à la suite des intrigues de La Trémoille. Arthur sera réhabilité en 1429 après la victoire de Patay.
Jeanne est soumise durant trois semaines à l'examen du Parlement et des docteurs de l'université de Poitiers, elle revient à Tours le 15 avril et loge chez le seigneur De la Roche-Saint Quentin.
Le 26 Avril 1429 Jeanne passe en revue son armée de sept mille hommes dont immédiatement elle fait chasser les " fillettes " et se fait reconnaître d'emblée comme étant le premier chef.
Elle aura à ses côtés plusieurs nobles et chevaliers
- Jean Dunois, Bâtard d'Orléans
- 26 ans, compagnon à Orléans et Patay
- Jean Pothon de Xantrailles - 27 ans, compagnon
d'armes de Jeanne
- Etienne Vignolle, dit la Hire - 38 ans, compagnon
d'armes à Orléans et Patay
- GILLES de RAIS, riche Seigneur - 25
ans, et futur Maréchal de France
- Jean duc d'Alençon - 22 ans
- Jacques de Chabannes, la Pallice - 27 ans
- Antoine de Chabannes, Dammartin - 20 ans
- Arthur de Richemont, duc de Bretagne -
36 ans
La conquête d'Orléans
Le 6 mai Jeanne franchit la Loire et prend la Bastille St Loup. Lors de l'assaut Jeanne est blessée à l'épaule par une flèche, comme Dunois ordonne la retraite Jeanne reprend elle-même l'étendard et ramène ses hommes au combat et à la victoire.
1429 - Après un court siège, ORLEANS défendu par les commandants anglais SUFFOLK et TALBOT, tombe le 8 mai 1429.
Puis c'est la libération de Meung, Beaugency, Jargeau (où Suffolk est fait prisonnier). A PATAY c'est TALBOT qui à son tour est fait prisonnier par Jean Poton. Chose étrange dit le duc d'Alençon : Jeanne est très experte et avisée sur les faits de guerre, surtout dans la préparation de l'artillerie...
Jeanne amène la ville de Troyes à se soumettre au roi, puis c'est le sacre royal dans la grande cathédrale de Reims où Jeanne baise le pied de son nouveau roi de France " Charles VII " en pleurant à chaudes larmes.
Le 16 juillet le futur bon roi René d'Anjou , fils de Yolande lui apporte l'hommage de la Lorraine et de Bar qu'il a acquis par son mariage avec Isabelle de Lorraine. Puis c'est l'entrée triomphale du Roi et de Jeanne dans Laon, Soissons, Provins, Coulomniers, Compiègne ... Même le duc anglais De Bedfort se replie sur Rouen.
Charles accepte que Jeanne attaque Paris le 8 septembre, mais Jeanne la Pucelle est blessée à la cuisse et le roi arrête le combat, puis entraîne l'armée à Gien où il la renvoie dans ses foyers..
Après quelques mois passés à la cour, malgré que Jeanne et sa famille ont été anoblit, notre héroïne s'ennuie et quitte la cour avec le duc d'Alençon, sans prévenir le roi. Hélas Jeanne sera capturée par les Bourguignons devant Compiègne en compagnie de son frère Pierre et de son intendant Jean Aulon.
Philippe III le Bon, duc de Bourgogne, accourt pour voir sa capture qui sera emmenée dans un Château près de Cambrai. Après un mois de détention Jeanne sera vendue en mai 1430 aux anglais, pour 10 000 livres par Jean du Luxembourg.
Le procès et le supplice de Jeanne
Et commence le pénible procès où la pauvre Jeanne est
jetée dans une prison laïque infecte gardée par cinq soudards
qui ne manquent pas une occasion pour l'humilier et se moquer d'elle. Il
y a aussi le terrible évêque CAUCHON
(qui porte déjà un nom prédestiné)
il sera assisté par 130 juges
pour la plupart des prêtres et
théologiens dont 6 appartiennent à
l'université de Paris, or c'est précisément
dans cette même année de 1431
où Jeanne subira le martyr, que le jeune roi anglais
HENRI VI âgé de neuf ans,
sera sacré à Paris comme Roi de France
! En attendant Henri (sous la tutelle de ses deux oncles)
a installé sa cour à Rouen. Naturellement cette cour est remplie
de gens hostiles à Jeanne qui l'injurient, la traitent de folle et
de sorcière...
Comment une enfant qu'on dit (?) illettrée va pouvoir défendre ses arguments puisqu'elle affirme qu'elle a reçu la visite de personnages célestes venus lui demander de sauver la France ...
- il y a d'abord l'Archange Saint Michel,
il est le premier Protecteur du Royaume de France, qui triomphe contre les
esprits du mal
- Sainte Marguerite d'Antioche qui
vécut en Pisidie au III ème siècle. Il s'agit certainement
d'elle, puisque son culte fut très populaire au Moyen-Age et que les
autres Marguerite canonisées après
la mort de Jeanne doivent être écartées. Elle
était la fille d'un prêtre païen, mais se fit baptiser
très jeune à l'insu de son père. Le préfet romain
"Olibrius" désirant l'épouser,
elle refusa ce mariage à cause de sa foi. Olibrius ordonna le martyr
de la jeune fille pour la punir de son refus..
- Sainte Catherine (s'agit-il de Sainte
Catherine du Sinaï - dont le monastère a été
fondé par Justinien en 530 ?)
ou de Sainte Catherine vierge et martyre patronne des jeunes filles qui a
fréquenté les écoles d'Alexandrie et qui ayant refusé
une proposition de mariage sous l'empereur Maxence en 311, affirma qu'elle
n'avait pas d'autre époux que Jésus-Christ. Selon
la légende elle brisa par la
prière les lames de la roue où on l'étendit, puis elle
serait morte décapitée...
Alors quand les insolents prêtres lui demanderont :
- Est-ce que Saint Michel vous est apparu nu ? Elle répondit :
- Croyez-vous que Dieu n'a rien pour l'habiller.
- Etes-vous en état de grâces ? Son bon sens lui fit dire :
- Si j'y suis que Dieu m'y garde, si je n'y suis pas, qu'il m'y mette.
Et les vieux juges cléricaux renchérissent leurs insultes : :
- Jeanne vous êtes le support de Satan, pour une femme les habits d'homme sont impudiques et abominables à Dieu ! Et un prélat de s'exclamer : on n'a jamais vu en France un "pareil monstre" !
Durant toute une année elle attendra le jour de son exécution, pauvre France et pauvre roi, qui pense que cette disparition va rehausser son prestige, LUI qui s'est abaissé à permettre à une jeune paysanne de prendre sa place en tant que chef des armées !
Bonne fille, Jeanne croira aux promesses de ses juges :
- Jeanne, l'Eglise est miséricordieuse, elle pardonne à la
brebis égarée, elle vous tend les bras, si vous ne lui
obéissez pas, vous " serez
seule " Et dans un soupir Jeanne ajouta :
- oui seule, avec mon Dieu !
Puis c'est l'interminable calvaire de la prison : nourrie au pain sec et à l'eau, et à qui on vient faire des saignées pour affaiblir davantage sa résistance. Alors croyant sauver sa vie Jeanne à bout de force avoue qu'elle est hérétique et espère être libérée. Non on lui enlève ses habits de soldat et on prononce son jugement : elle est condamnée à la prison à vie et au pain sec. On la revêt d'une bure de pénitent et on la tond dans son cachot, là un grand seigneur anglais essaiera de la violer.
Jeanne se rétracte, l'immonde évêque Cauchon accourt avec sa bande de vieux ecclésiastiques complices pour la déclarer : " hérétique, relaps, apostate, idolâtre" et la condamnent à être brûlée vive en place publique de Rouen.
Comme une délivrance de cet enfer terrestre, la petite Jeanne est
immolée
dans les flammes le 29
mai 1431 devant une foule
considérable, dont beaucoup haïssent la guerre et les anglais.
Ni le pape Martin V,
(1417 à 1431 - revenu à
Rome en 1420), ni le nouveau pape vénitien
EUGENE IV (élu le 3
mars 1431 pour 16 ans) ne prendront parti
dans cet infâme procès présidé par des prêtres
et des moines faisant un travail similaire
à celui de la célèbre et cruelle
INQUISITION.
En 1456, Charles VII consentira enfin
à la réhabiliter. Quant à l'Eglise, elle attendra cinq
siècles pour reconnaître officiellement
son erreur et le martyr de Jeanne la
Pucelle. Elle sera béatifiée en 1909 et canonisée en
1920 par Benoît XV, puis
déclarée : PATRONNE de la
FRANCE, à qui elle a offert sa vie...